Chez Laurent Clerc, « J'ai un fourrage de meilleure qualité »
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COURANT 2012, LAURENT CLERC NOUS COMMANDE une visite d'élevage. Il trait une vingtaine de prim'holsteins qui produisent 27-28 kg de lait de moyenne. Le problème concerne les mammites et les cellules. Compte tenu de la taille du cheptel, il considère qu'il jette trop de lait et réforme trop de vaches à cellules. Ses pénalités cellules sont également excessives. Il nous confie souhaiter augmenter la production du troupeau laquelle, malgré un niveau satisfaisant, peut gagner encore.
« LES MAMMITES ÉTAIENT RÉCIDIVANTES »
L'analyse de l'origine de contamination des quartiers montre qu'il s'agit surtout d'infections environnementales à Streptococcus uberis. Les vaches se contaminent dans l'aire paillée. La surface par vache est inférieure aux recommandations,
à 3,50 m2/vache, et la quantité de paille utilisée est excessive. Les curages ne sont pas assez fréquents. La détection des mammites est tardive, les quartiers traités restent souvent chargés en cellules.
La visite de traite dynamique montre un niveau de vide trop élevé de 1 kPa, de la surtraite, une séquence de traite à améliorer et des produits d'hygiène peu adaptés au mode de contamination. Concernant l'alimentation, l'ensilage de maïs est bon, mais récolté un peu tard : 41 % de MS et 30 % d'amidon. L'ensilage de luzerne est plus faible : 55 % de MS et 15 % de MAT. Les matières premières utilisées sont de qualité : tourteau de soja et tourteau de colza. La ration est préparée dans une mélangeuse, sans complémentation individuelle. Les niveaux de densités énergétique et protéique de la ration sont insuffisants pour les vaches en début de lactation, d'où un écrêtement du pic de lactation et un amaigrissement excessif des meilleures productrices. L'abreuvement est limité : un seul point d'eau pour tout le troupeau, y compris en été. Le mois moyen de lactation est relativement élevé, sept mois quasiment sur toute l'année avec des mises à la reproduction retardées.
LES AMÉLIORATIONS
- Quantité de paille, fréquence des curages, séquence de traite, produits d'hygiène, décrochage, vide de travail et traitement antibiotique des vaches cellulaires sont optimisés.
- Le stade de récolte des luzernes ensilées est avancé pour produire un fourrage plus lactogène.
- Modification de la ration avec diminution de la quantité de foin utilisée, optimisation de la coupe des fourrages, densification de la ration et apport de pentoses, soufre et bicarbonate pour optimiser la digestion des fourrages secs. La part des NDF (neutral detergent fiber) fourrages est également diminuée. Un point d'eau supplémentaire est ajouté dans la stabulation. Les contrats de matières premières sont transférés à un groupement d'achat d'éleveurs pour réduire les coûts en concentrés.
- Un suivi de reproduction mensuel est mis en place pour améliorer les performances de reproduction et réduire le mois moyen de lactation sur l'année.
Début 2014, le troupeau produit 34,5 kg de lait à 5,5 mois de lait avec un coût alimentaire supérieur de 0,50 € par vache et par jour par rapport à 2012. Le gain est donc de 2 €/vache/jour. Les fourrages utilisés sont de bonne qualité : ensilage de maïs à 38 % de matière sèche et 36 % d'amidon, ensilage de luzerne à 45 % de matière sèche et 19.5 % de MAT. Sur l'année 2013, la moyenne des comptages cellulaires est de 160 000 cellules/ml de lait avec un mois à 306 000. Les mammites cliniques ont diminué.
D'autres voies d'optimisation sont envisagées : mise en place de brumisation et ventilateurs pour la gestion du stress thermique l'été et possibilité d'utilisation d'un dac pour mieux exprimer le pic de lactation et économiser encore en concentré.
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